Patrimoine architectural de Hunawihr

Cimetière fortifié de Hunawihr - front sud

Aujourd'hui un charmant village viticole, la date de la fondation de Hunawihr est inconnue. Il est toutefois avéré qu’au début du XIIIe siècle, le village est la propriété des contes de Horbourg. En 1324, le village appartient aux contes de Wurtemberg également seigneurs du village voisin de Riquewihr.

De 1520 à la Réforme, un pèlerinage dédié à Sainte Hune attire de nombreux pèlerins. En 1534, les habitants deviennent luthériens à la suite de la conversion de leur suzerain au protestantisme. Le début du XVIIe siècle est marqué par une épidémie de peste qui décime la population ainsi que par des difficultés financières qui appauvrissent considérablement la commune.

À partir de 1687, la présence de quelques familles catholiques entraîne la création d’une paroisse et l’adaptation de l’église dans laquelle s’exerce le Simultaneum, les offices catholiques jouxtants au culte protestant. À cette occasion, les deux paroisses organisent des cimetières distincts : catholique intra muros et protestant à l'extérieur.

Le toit du clocher est modifié en 1850 et des campagnes de restauration réalisées au 20e siècle.
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L'église Saint-Jacques-le Majeur

Cimetière fortifié de Hunawihr - front sud
Cimetière fortifié de Hunawihr - front sud

L’église, jouissant d’une situation exceptionnelle, est sans contexte l’élément central du village. Outre son ancienneté et sa disposition presque idyllique, les clichés agrémentant ce billet en témoignent, l’existence d’un remarquable cimetière fortifié lui confère un caractère exceptionnel.

Construit au XIIIe siècle, le clocher est daté de 1494. Les clés de voûte du cœur, construit en 1524, portent les blasons du Saint Empire romain germanique, des Habsbourg d’Autriche et des Habsbourg d’Espagne. Sur les murs ont conservés les écussons des familles habitant le village vers 1580. La nef de l'église devenu un temple protestant est achevée en 1550.

Le cimetière fortifié entourant l’église a servi de refuge à la population en cas d’attaque par des brigands, car le village, trop pauvre, ne comportait pas d’enceinte. L’organisation défensive de cette dernière repose sur des courtines reliées entre elles par six tours semi-circulaires. Un important portail organisé défensivement, il est entre autres muni d'une herse, est flanqué par deux tours. Il permet d’accéder à l’intérieur de l’enceinte qui abrite, outre l’église, le cimetière protestant.

Pour en savoir plus, cf. les billets rédigés sur notre blogue plus volontiers dédié à l'architecture militaire : 
• À propos de la raison d'être des cimetières fortifiés : Lorsque le cimetière servait de dernier refuge… le cimetière fortifié d’Hartmannswiller.

Cimetière fortifié de Hunawihr - vue aérienne depuis l'ouest
Cimetière fortifié de Hunawihr - vue aérienne depuis l'ouest

Le clocher


Cimetière fortifié de Hunawihr - front est
Cimetière fortifié de Hunawihr - front est


Église Saint-Jacques-le-Majeur (Hunawihr)

Clef de voute à la base du clocher
Clef de voute à la base du clocher

Le chœur

Le chœur gothique résulte de l'agrandissement de l'église vers 1524, suite à la béatification de Huna. Elle est complétée par une sacristie construite au-dessus d'un ossuaire.
 

Fresque Saint Nicolas (vers 1492)

Découvertes vers 1878, les fresques de Saint-Nicolas situées sous le clocher de l’église comportent 14 tableaux. La partie représente les principaux épisodes de la vie du saint alors que les scènes des registres inférieurs évoquent ses miracles.

Un quinzième tableau représente peut-être le couronnement de Sainte Hune par la Trinité.


Fresque Saint Nicolas (vers 1492)


Fresque Saint Nicolas

Fresque Saint Nicolas


Fresque Saint Nicolas

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Le patrimoine architectural urbain

Hunawihr, vue aérienne depuis le sud-est
Hunawihr, vue aérienne depuis le sud-est

Ancienne halle aux blés

Début du 16e s.
1, rue de la Mairie

De grandes portes situées à l’avant et à l’arrière permettaient la collecte des céréales entreposées pour être vendues ou distribuées en cas de disette.
En 1736, le conseil, fortement endetté s’installe à l’étage de la halle à la suite de la vente du poêle communal à un riche bourgeois. Pendant la révolution, les bâtiments sont transformés en Berry. Le clocheton conserve la cloche utilisée pour sonner le tocsin ou signaler différentes réunions. Elle est actionnée à partir d’une ouverture aménagée à gauche du portail.

Ancienne halle aux blés (début 16e s.) - Mairie actuelle.
Ancienne halle aux blés (début 16e s.) - Mairie actuelle.

Focus sur les armoiries ornant la façade (1517)

Ancienne halle aux blés — armoiries (1517)
Ancienne halle aux blés — armoiries (1517)

Elles sont conservées sur le mur de la façade principale de l'actuelle mairie. Le cartouche comprend les quatre blasons des suzerains de Hunawihr et les heaumes correspondants : les bois de cerfs des Wurtemberg, les losanges du duché de Teck, la bannière du Saint Empire et les poissons (bars) du comté de Montbéliard.

Une fontaine remarquable.

18e s. — 2 rue de l'Église.

Située au carrefour le plus important du village, à proximité de la halle aux blés, elle est constituée d’une auge principale sculptée, de deux bassins secondaires et d’une colonne surmontée d’une sphère.
L’eau provient de deux tuyaux qui sortent de la bouche sculptée. Le trop-plein de la vasque principale est recueilli dans les deux auges secondaires avant de s’écouler dans le caniveau.
Avant l’installation de l’eau courante, la fontaine était un lieu de rencontre des habitants et servait d’abreuvoir pour les animaux.

Fontaine - abreuvoir (18e s.)
Fontaine - abreuvoir (18e s.)

Miscellanées… le regard du photographe








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Situation géographique

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Référence bibliographique sommaire

FLOHIC (Sous la dir. de J.L.) - Le patrimoine des Communes du Haut-Rhin. Charenton-le-Pont, Flohic éd., 1998. p. 962-966


© Dr Balliet, 27 juillet 2020



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